• Campus News Kara N°26 de Aoît- Septembre 2009

    file:///D:/cnk26%20ok.doc

    Affaire du terrain de lutte à Lama :

    Confrontation entre collectivités ou vrai terrain sacré ?

     

    Dans notre dernière parution, nous avons dénoncé l’occupation illégale d’un terrain de lutte à Lama feing dans l’article intitulé « US et Coutume en danger : Qui veux s’accaparer du terrain de lutte de Lama ? ». Pour ceux qui ont effleuré le problème, ils ont pu comprendre qu’il y a eu erreur dans l’indication du terrain litigieux. En effet, il est plutôt question d’un terrain situé à Lama feing, non loin du PMI du Village d’Enfant SOS de Kara. Il s’agit d’un lopin de quatre (4) lots environ qui sert d’arène de lutte pour des quartiers voisins. Une lutte qui s’effectue seulement le mardi après-midi de la semaine des Evala.

    Comme précédemment annoncé, l’on ignore jusqu’ici l’acquéreur de ce lopin. Cependant, le prétendu acquéreur  a versé quatre (4) camions de sable sur le terrain en question. C’est ce qui a indigné les jeunes lutteurs de Lama-Bas. Heureusement, la veille de la lutte, sur instruction de la gendarmerie, ce sable a été dégagé afin que les lutteurs puissent descendre dans l’arène pour perpétuer le rituel. Mais le problème demeure !

     

    Le vrai problème.

     

    Aujourd’hui encore, ce dossier se trouve entre les mains de la justice qui se démène à apporter une solution à l’amiable et fondée sur le réalisme. En fait, c’est une portion appartenant à trois (3) ou quatre (4) collectivités qui a depuis longtemps servi comme terrain de lutte traditionnelle. Ce denier aspect interdisait d’emblée la vente de ces terres. Mais, entre-temps, les autres collectivités ont eu à  vendre leur portion. Et il reste les quatre lots. Le lopin qui est le nœud du litige aujourd’hui, revient de droit à la dernière collectivité. Après réflexion, ladite collectivité a décidé elle aussi de vendre sa part. C’est quand le prétendu acquéreur a versé le sable sur le lot que les voix se sont levées pour dénoncer ce que l’on a appelée "sacrilège". Du coup, cette collectivité s’est vue opposé aux injonctions du Président du Comité Villageoise de Développement (CVD) de feing, du Chef village de feing et du chef canton de Lama. Pour ce dernier, gardien des us et coutume, il n’est pas question de vendre un site de lutte sacré. L’argument de taille avancé est que ce lieu appartient au fétiche. Cependant, l’on n’est pas capable de donner le nom de ce fétiche.

     

    Les dessous du problème

     

    S’il est vrai qu’il s’agit d’un lieu appartenant au fétiche, pourquoi n’a-t-on pas empêché d’autres collectivités de vendre leur portion ? C’est bien la question qui souffre cruellement de réponse convaincante. En réalité, en pays kabiyè, on demande la permission aux ancêtres avant la lutte sur tout terrain. Il s’agit des cérémonies de libation qui permettent de libérer les âmes afin d’assurer une lutte sereine. Si tel est le cas, l’on ne doit pas polémiquer sur la question. La solution la plus juste et la plus réaliste serait de déplacer cette lutte dans une école et laisser la collectivité vendre sa part. D’ailleurs, on donne en exemple le cas d’un terrain à côté du domicile de l’honorable Kpatcha, devant les deux baobabs, qui servait pour la lutte mais qui a été vendu à un baron. La lutte qui s’effectuait sur cette portion a été simplement transférée dans une école. Cette formule s’emble la plus réaliste ; sinon, il y a anguille sous roche.

    Vu sous un angle, on dirait que le vrai problème est celui d’un leadership, avec le Président du CVD et le chef de village de feing ; ce problème aurait pu trouver un dénouement à l’amiable au lieu de traîner à la justice avec l’implication du chef canton si les concernés acceptaient de laver le linge sale en famille et acceptaient de faire amende honorable aux leaders de Lama feing. 

    KF

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :