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    LES DEFIS DE L’ECOLE DE DEMAIN

    Aujourd’hui notre école, sur toute la ligne, est différente de celle d’hier. D’abord, l’un des aspects visible de cette démarcation reste les effectifs d’élèves devenus pléthoriques. La marée humaine qui se déverse dans les rues, surtout après le coup de cloche de midi, se passe de commentaire. A cela s’ajoute d’autres réalités qui, de loin, donnent son visage à notre école. Les programmes, les manuels d’enseignement et les livres de lectures ont muté. De « MAMADOU ET BINETA », on utilise actuellement « MON (…) LIVRE DE LECTURE » ; c’est aussi l’un des signes visibles de cette métamorphose de l’école. Dans le même sens, si hier les aînés allaient à l’école à un âge un peu avancé (au-delà de 6 ans) donc plus mature et apte à cerner les choses, aujourd’hui ils sont même trop petits (moins de 6 ans) à se rendre CP1 et par conséquent moins fournis. Dans les faits, il serait ridicule de critiquer que le niveau en français parlé et écrit d’un élève de la classe de terminale aujourd’hui est loin de celui qui a à peine obtenu son BEPC dans les années 70 voire 80 -90. En tout cas il est clair que notre école est très dynamique ; elle évolue chaque jour. Il est donc question d’analyser de plus près ce qui a vraiment changé. Nous-nous intéressons particulièrement aux attitudes et comportement des hommes. L’école est d’abord et surtout influencée de dehors. Les associations et organisations des droits de l’homme et de droit humains se sont invitées à l’école. Elles passent tout leur temps et mettent toutes leurs énergies à enseigner aux élèves d’aujourd’hui leur Droit et ne leur rappel jamais leur devoir. La conséquence est connue : les enfants se croient adultes et se mettent sur le même diapason que leur éducateur ; ce qui change la donne. En effet, ce n’est plus surprenant d’entendre les élèves d’aujourd’hui rétorquer : « ça ne vous concerne pas, ne vous immiscer pas dans ma vie privée », quand un enseignant leur fait un reproche sur leur style de vie en rapport avec l’école. La relation entre élèves et enseignants devient de plus en plus tendu depuis l’interdiction des punitions corporelles  et l’usage du bâton dans les établissements scolaires. L’indiscipline a grimpé d’un cran car les enseignants et les surveillants ont du mal à asseoir l’ordre dans les classes et dans les établissements. Ce n’est un secret pour personne que ce qui faisait la force de l’école d’hier, c’était avant tout la rigueur, la discipline mais aussi le bâton. N’ayons pas peur de le dire. La clé de la réussite des aînés c’est d’abord le bâton. Au-delà, ces derniers étaient abandonnés à eux-mêmes et devraient se surpasser au mieux d’affronter les grandes distances à parcourir et la faim ajouté à la peur permanente des punitions et du bâton. Les grands parents pour la plupart analphabètes étaient même opposés à l’école, cependant, les enfants bravaient l’interdiction. Cette situation permettait de dénicher les vrais élèves dans une sorte de « sélection naturelle ». Aujourd’hui, l’école est au nez des élèves et il y a beaucoup de facilité. Les parents mettent les enfants sous pression. Ce qui fait qu’on ne sait plus vraiment qui veut fréquenter ou pas. Ainsi, des élèves fantômes viennent-ils infecter le milieu scolaire avec un haut risque de contaminer les élèves consciencieux et studieux. Le phénomène est criard. L’explosion du multimédia et Internet compliquent les choses. Les élèves passent plus de temps sous la télé et rarement devant un livre. Ils s’identifient facilement aux héros ou héroïnes des films  et feuilletons. Ils y captent plus aisément les mauvaises signaux (arrogance, habillement fantaisiste, le superflus, le sexe…) plus que les utilités. C’est d’ailleurs ce qui justifie leur penchant pour les films d’actions, les séries et les feuilletons plutôt que des documentaires. Les autorités actuelles sont contrains donc de prendre en compte cette nouvelle donne. La dictée question au collège est corrigée autrement qu’il y a dix ans. Pareil pour d’autres disciplines. Les enseignants au regard des lois en vigueur et l’attitude des élèves ayant tendance à réduire  leur mission à l’instruction uniquement ; l’éducation étant à la solde des parents d’élèves qui d’ailleurs ne se voilent pas avant de crier sur tous les toits quand une peccadille est commise par un enseignant dans l’exercice de ses fonctions. L’exemplarité est une denrée rare de nos jours. Les réalités nouvelles contraignent les encadreurs au laxisme dans la mesure où  la rigueur est assimilée à la violation des droits des enfants (élèves) et le conseil comme une intrusion dans la vie privée de l’élève. C’est dans cette confusion et ce chao latent qu’il faut aller redéfinir l’école de demain.

    Que doit-on faire pour stimuler les usagers de l’école devant ces nouvelles réalités ?  L’école de demain pour former des citoyens honnêtes et utiles plutôt que des rebelles doit accepter une purge ; elle doit se reformer profondément et durablement. Pour ce faire, les états généraux de l’éducation semblent un impératif. Par ailleurs, des études nouvelles sur la psychologie de l’enfant noir au 21e siècle face à la modernité (téléphone portable, télé, Internet, MP3,4…) doivent être entreprises. En outre, l’école doit revoir, fixer et respecter le ratio nombre d’élèves par enseignant afin d’éviter des ratés. Aussi, la formation des enseignants doit-elle reconsidérée. Renforcer l’enseignement de la psychopédagogie et des ateliers d’échanges d’expériences des enseignants peut améliorer les relations entre les acteurs de l’école. Cette nouvelle école doit aussi penser à faire l’enseignement un métier attrayant et non dédaigné comme c’est le cas aujourd’hui. Les cours d’ECM doivent être une obligation avec un coefficient acceptable afin de contraindre les enfants à maîtriser les valeurs citoyennes et leur devoir très tôt.

    L’école de demain a la mission ultime de réconcilier l’éducation et l’instruction, sinon, se borner seulement à fournir la matière cognitive aux  élèves, c’est les former à moitié.

      

     

     


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  • KARA BY NIGHT !!

     

    Ce n’est ni un bluffe, ni un rêve,  les rues de Kara, (du moins, des artères principales de la ville) sont dorénavant éclairées. Dès que l’obscurité pointe vers les 18H, la lumière jaillit des poteaux électriques. Même les aveugles l’ont remarqué. Et, c’est avec enthousiasme et sans retenu que notre jeunesse, dans sa majorité désœuvrée par ses temps de vacances déambule et s’exhibe dans ces contrées éclairées. Oui, pendant que les vieux ravivent leurs souvenir sous les lampadaires où ils allaient apprendre leurs leçons, nos soeurs, elles autres profitent de cette situation pour « raquetter » les hommes qui n’arrivent jamais à garder leurs « banguala » tranquilles dans leurs pantalons. Cependant, les Karaens s’interrogent encore sur la provenance de cette manne. A voix basse, certains attribuent cette œuvre au Président Faure. D’autres pensent que c’est une initiative du FEPAK. Les derniers concilient les deux avis ; pour eux, c’est Faure qui finance cette œuvre à travers le FEPAK. Pour nous les sous informés, que se soit l’un, l’autre ou personne, nous saluons l’heureux donateurs et prions qu’il fasse davantage. L’autre de nos souhait est de voir cette œuvre perdurer dans le temps : que les lampes soient entretenues et remplacées quand elle sont grillées ; que les factures soient payées afin d’éviter une éventuelle coupure ; que d’autres rues de la ville profitent aussi de l’éclairage grâce à l’extension du projet. Voilà ce que tous les Karaens espèrent !!

     


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    Affaire du terrain de lutte à Lama :

    Confrontation entre collectivités ou vrai terrain sacré ?

     

    Dans notre dernière parution, nous avons dénoncé l’occupation illégale d’un terrain de lutte à Lama feing dans l’article intitulé « US et Coutume en danger : Qui veux s’accaparer du terrain de lutte de Lama ? ». Pour ceux qui ont effleuré le problème, ils ont pu comprendre qu’il y a eu erreur dans l’indication du terrain litigieux. En effet, il est plutôt question d’un terrain situé à Lama feing, non loin du PMI du Village d’Enfant SOS de Kara. Il s’agit d’un lopin de quatre (4) lots environ qui sert d’arène de lutte pour des quartiers voisins. Une lutte qui s’effectue seulement le mardi après-midi de la semaine des Evala.

    Comme précédemment annoncé, l’on ignore jusqu’ici l’acquéreur de ce lopin. Cependant, le prétendu acquéreur  a versé quatre (4) camions de sable sur le terrain en question. C’est ce qui a indigné les jeunes lutteurs de Lama-Bas. Heureusement, la veille de la lutte, sur instruction de la gendarmerie, ce sable a été dégagé afin que les lutteurs puissent descendre dans l’arène pour perpétuer le rituel. Mais le problème demeure !

     

    Le vrai problème.

     

    Aujourd’hui encore, ce dossier se trouve entre les mains de la justice qui se démène à apporter une solution à l’amiable et fondée sur le réalisme. En fait, c’est une portion appartenant à trois (3) ou quatre (4) collectivités qui a depuis longtemps servi comme terrain de lutte traditionnelle. Ce denier aspect interdisait d’emblée la vente de ces terres. Mais, entre-temps, les autres collectivités ont eu à  vendre leur portion. Et il reste les quatre lots. Le lopin qui est le nœud du litige aujourd’hui, revient de droit à la dernière collectivité. Après réflexion, ladite collectivité a décidé elle aussi de vendre sa part. C’est quand le prétendu acquéreur a versé le sable sur le lot que les voix se sont levées pour dénoncer ce que l’on a appelée "sacrilège". Du coup, cette collectivité s’est vue opposé aux injonctions du Président du Comité Villageoise de Développement (CVD) de feing, du Chef village de feing et du chef canton de Lama. Pour ce dernier, gardien des us et coutume, il n’est pas question de vendre un site de lutte sacré. L’argument de taille avancé est que ce lieu appartient au fétiche. Cependant, l’on n’est pas capable de donner le nom de ce fétiche.

     

    Les dessous du problème

     

    S’il est vrai qu’il s’agit d’un lieu appartenant au fétiche, pourquoi n’a-t-on pas empêché d’autres collectivités de vendre leur portion ? C’est bien la question qui souffre cruellement de réponse convaincante. En réalité, en pays kabiyè, on demande la permission aux ancêtres avant la lutte sur tout terrain. Il s’agit des cérémonies de libation qui permettent de libérer les âmes afin d’assurer une lutte sereine. Si tel est le cas, l’on ne doit pas polémiquer sur la question. La solution la plus juste et la plus réaliste serait de déplacer cette lutte dans une école et laisser la collectivité vendre sa part. D’ailleurs, on donne en exemple le cas d’un terrain à côté du domicile de l’honorable Kpatcha, devant les deux baobabs, qui servait pour la lutte mais qui a été vendu à un baron. La lutte qui s’effectuait sur cette portion a été simplement transférée dans une école. Cette formule s’emble la plus réaliste ; sinon, il y a anguille sous roche.

    Vu sous un angle, on dirait que le vrai problème est celui d’un leadership, avec le Président du CVD et le chef de village de feing ; ce problème aurait pu trouver un dénouement à l’amiable au lieu de traîner à la justice avec l’implication du chef canton si les concernés acceptaient de laver le linge sale en famille et acceptaient de faire amende honorable aux leaders de Lama feing. 

    KF

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